Mon PPD Lyon aux couleurs de My Poker Squad

14 février 2012 at 19:54 (Compte-Rendus, News)

@My Poker Squad

Ce week-end, grâce à une opération de My Poker Squad, j’ai eu la chance de me rendre au Partouche Poker Deepstack de Lyon non pas pour couvrir le tournoi mais pour le jouer. En effet, le célèbre site de staking avait permis à huit couvreurs d’intégrer le site au sein de la Team Press Pro, dans le but de trouver des stakeurs pour participer à des petits tournois live.

Comme des grands, on a donc rempli nos fiches joueurs, envoyer des photos, menti sur nos gains en carrière (juste pour le FISC, hein !) et nous voilà comme des petits imposteurs épinglés sur le site, Julien « Kinshu » Bochereau, Kevin « Harper » Noblat, Julien « Jooles » Gaignard, Steven « Veunstyle » Liardeaux, Mathieu « Mama913 » Sustrac, Tommy Mandel, Pierre « Vintuitt » Barnasson et moi, en quête de staking.

La nouvelle se propage comme une traînée de poudre sur facebook. Huit couvreurs broke cherchent du staking pour aller pousser les jetons à Lyon. Premier brag, j’ai vendu toutes mes parts en moins de quinze minutes, grâce à un joueur qui a « tout mis », vous comprendrez aisément de qui je parle.

Bref, le joueur que j’ai le plus charrié sur le circuit live a décidé de me staker pour mon premier tournoi live de l’année 2012. Sur quels critères ? Pour que j’arrête de dire qu’il multi-account ? Pour que je parle de lui sur les coverages ? Parce qu’il pense que je suis ev+ sur ce field ? Parce que finalement, il m’aime bien ?

De toute façon, parier sur un couvreur, c’est toujours une riche idée.

Mes collègues parviendront également tous à vendre leurs parts avec plus ou moins de difficultés et nous voilà tous en partance pour Lyon afin de jouer le « tournoi d’une vie ».

Après une petite soirée sympa dans l’antre des grinders lyonnais Jaybee et Kangoo, nous voilà au départ du Main Event du PPD Lyon. 50 000 jetons, des rounds d’une heure pour des blinds qui commencent à 50/100, une structure de rêve offerte par le groupe Partouche pour cette série de tournois lancée l’an dernier. Vu que j’avais déjà eu la chance d’en couvrir plusieurs étapes, je savais que ce tournoi allait être un vrai marathon. En gros, 14 heures/jour à la table, c’est pas facile de tenir le rythme.

Pour l’occasion, j’arborais les couleurs de My Poker Squad et un petit logo Club Poker (quand même, on n’oublie pas d’où on vient !). Nous étions d’ailleurs suivi pendant le tournoi par Alex et Cyril (qui couvraient pour MPS) ainsi que par Npyu-System (qui couvrait pour CP), sensation d’ailleurs un peu étrange de devoir raconter ses coups. On se rend compte ainsi que c’est pas toujours facile de se souvenir avec précision des sizings, des positions … ce qu’on reproche en général aux joueurs qui nous racontent des conneries sur leurs coups.

Sur ce tournoi qui affichait complet, à tel point que le groupe Partouche a annoncé dès le vendredi l’organisation d’un autre PPD au Lyon Vert en mars prochain, je retrouvais quelques habitués du circuit, comme Pierre « Sharkl0 » Drochon, Quentin « 2balla2lose » Lecomte, Flavien « Gerard Mendujeu » Guenan, Alexis « Lesuperpanda » Bouchiouane ou encore Jimmy « Thiness » Guerrero. Curieusement, ça me faisait plaisir d’être de leurs côtés pour une fois, même si je n’aspire pas spécialement à une carrière de joueur. Passer de l’autre côté de la barrière l’espace d’un tournoi, ça fait quand même plaisir. Pouvoir raconter ses coups, avoir des avis de joueurs compétents, pouvoir comprendre un peu mieux les émotions ressenties par les joueurs aux tables, c’est assez chouette.

Jour 1

@My Poker Squad

Mon Jour 1 a été assez compliqué. Pourtant, j’avais au départ hérité d’une table assez facile, si l’on excepte la présence de Stan, un jeune grinder de cash-game 2/4 , 3/6, juste à ma droite. Y avait également Grégory « Juda92 » Ravise mais en mode « Je ne fais que perdre des jetons ». Le reste de la table, c’était des calling stations assez exploitables. Malheureusement, mon jeune voisin un peu éméché saisissait tous les spots et j’éprouvais quelques difficultés à monter des jetons dans les premiers niveaux.

J’ai perdu quelques jetons assez vite dans les premiers niveaux après avoir voulu jouer un peu plus loose que d’habitude, descendant à 42k à la fin du premier niveau. Heureusement, j’ai ensuite réussi à revenir un peu en 3-bettant et en trouvant un flop magique pour revenir au stack de départ.

Ensuite, peu de temps avant de quitter la table, j’ai eu un spot assez intéressant. Sur les blinds 200/400, le joueur UTG limpe à 400, un joueur en MP fait 1200, payé par « Juda92 » en middle et Stan en SB. Je découvre en BB, demande à Grég combien il joue (environ 12k) et opte pour un squeeze à 4,2k (décide à payer un shove du short-stack). Seul le relanceur initial paye mon squeeze. Sur le flop , j’envoie un c-bet à 5,6k et je suis à nouveau payé. On checke tous les deux sur la turn . Sur la river , même si je pense que mon adversaire peut avoir simplement un gros coeur, je me dis que j’ai un peu de value sur les mains type 88, 99, TT et tente une petite mise à 5,1k. Mon adversaire folde assez rapidement ce qui devait donc être un draw et je passe à 72k après ce coup.

Tandis que j’apprécie particulièrement cette table, on vient me dire que le jeu est fini, je dois changer de table.

J’atterris à la table de Florian « Karadonk1 » Bourlet, joueur que j’avais suivi l’an dernier sur ce même PPD, redoutable joueur de cash online qui a cette année gagner le FCOOP HU. Cette table semble d’emblée beaucoup plus difficile que la précédente et je me dis que je vais devoir élargir mon panel de mains et tenter des moves un peu tricky. En guise d’entrée en matière, je perds un petit 99 vs 97s pour un pot à 6k qui me fait chuter à 67k.

Alors que j’ai pour l’instant une image plutôt tight, je relance en milieu de parole pour 1 300 (sur les blinds 300/600/75 et suis uniquement payé par la petite blind, un joueur que j’ai identifié comme assez faible.

Je trouve un flop parfait pour c-bet à 1 600. C’est payé. Deuxième barrel à 2 300 sur la turn qui m’apporte la flush.

Sur la river , je décide d’augmenter les enchères, en faisant 7 600, persuadé que mon adversaire va se level sur un possible « arrachage ». Ca marche plutôt pas mal puisque mon adversaire me paye en me disant qu’il ne me voit pas sur l’as. En effet, j’avais pas l’as mais j’encaisse les jetons pour passer à 82k, en confiance alors que la moyenne avoisine les 65k.

Ensuite, c’est la lente descente aux enfers à base de 3-barrels bluff qui ne passent pas et autres setminings foirés. J’ai clairement pas su changer de vitesse et ouvert souvent trop light contre des joueurs plutôt compétents. Chose assez amusante, Anthony « Panisson » Giangrasso est venu s’asseoir à ma droite et est resté à notre table en mode short-stack pendant un peu moins de deux heures, nous gratifiant de quelques moves hors norme dont il a le secret.

C’est à peu près à ce moment-là que deux coups perdus de suite ont entamé mon moral :

Premier coup : Je relance K6o en middle (lol@tapis_volant est un nit) et suis payé uniquement par Arnaud Durif en position. Je c-bet le flop T9x, puis check-check sur la turn 6. Sur la river 9, je me convaincs que Arnaud a miss un draw et paye avec ma main moisie. Il me montre J9s. Oups.

Deuxième coup : Je relance 2500 en MP sur 600/1200/100 avec  (On a pas le temps de folder dame-dix quand même !) payé par Karadonk au bouton et la BB. Je 2-barrels sur , à 2 750 et 4 100. Et pof, Karadonk me raise à 16k. Il doit me rester 42k derrière imo. Je me dis qu’il est en plein move, mais j’ai pas les couilles et je fold ma top paire pourrie (il me dira avoir )

Je setmine alors comme le vrai spécialiste que je suis, mais ça marche pas très bien, étonnamment. A ce moment-là, je le vois gros comme une maison, je vais finir la journée à 49k, en bon gros nit, alors que Thiness et 2balla2lose sont déjà énormes, comme d’hab.

Puis, comme dirait Marion Nedellec, c’est l’embellie. Je découvre la première premium de la journée et vais parvenir à doubler avec.

Sur les blindes 700/1400/200, je fais 2 900 en MP avec . Karadonk 3-bet à 7250 en SB et je shove 45k-ish. Là, gros tank de sa part, il sait plus où il en est de son plan. « Je suis en train de changer de plan ! ». Alors que je me dis que son plan devait être de 3bet/call puis a opté pour un 3bet/fold un peu dégueu, il me surprend en payant avec . Je tremble un peu surtout que trois carreaux se pointent sur la turn mais je parviens à éviter les balles pour monter à quasi 100k.

Enfin, sur l’avant-dernière main de la journée marathon, Raise UTG à 3200 de Karaye du CP, je fais 7 200 avec QQ et il shove assez vite pour 30k avec AQ. Snaaaaaaaaap ! Ca tient et je passe à 130k pour finir cette journée.

@Npyu_System (Club Poker)

Je mets des jetons dans un sac. Quel plaisir ! Immortalisé par Npyu_System sur son coverage, j’ai l’air d’un gamin qui compte ses jouets. J’avoue, je suis ravi, je vais pouvoir jouer demain, j’ai plus de 70 blinds à l’entame du Jour 2.

Je constate que nous ne sommes plus que trois représentants de My Poker Squad encore en lice dans ce PPD, Veunstyle, Jooles et moi et surtout que certains cpistes (ou wameurs) sont déjà énormes. Thiness a 300k, Karadonk 200k, 2balla2lose 220k.  Tant pis, de toute façon, on ne gagne pas un PPD un Jour 1. C’est surtout le Jour 2 qui compte.

Jour 2

Veunstyle, Tapis_volant, Jooles

Le lendemain, j’atterris à une table avec seulement « Diabolo » que je connais, un pote wameur de Quentin, avant que Alex « Akoos » Coussy (finaliste du PPT cette année) ne vienne s’asseoir à ma gauche !!

J’ai d’ailleurs eu assez vite un coup intéressant contre « Diabolo » :

Sur 800/1600/200, Diabolo ouvre UTG à 3 600, payé par un nit au bouton. Je découvre en SB et décide de flat. La grosse blind paye également.

Je découvre un flop magique. Je pense à donk-bet mais me dis que Diabolo va c-bet quasi toute sa range ici. Du coup, je checke. Diabolo c-bet à 7 500, payé par le nit. Je paye également, me disant à ce moment-là que je vais faire fold beaucoup de mains si je check/raise flop.

La turn est un qui ouvre un flush draw et Diabolo 2-barrels à 16k. Le nit folde assez vite et j’opte pour un check-raise à 35k, persuadé qu’il peut se level et tout mettre avec overpaire.

Il tanke assez longtemps et finit par folder ce qu’il me dira être plus tard . Dommage, mais je monte à 160k, plutôt un bon début.

Je prends encore pas mal de pions en payant le tapis de 30k d’un short avec AK quand il détient AT. Pas d’horreurs, et je passe à 200k aux blinds 1k/2k/300. Wow, j’ai cent blinds dans un tournoi, ça ne m’était pas arrivé depuis 1974 !

Après un passage éclair à la table 2balla2lose/Masterjoghurt où je n’ai pas fait grand chose d’autre que relancer des merguez et me faire 3-bet, je me retrouve à une table vraiment folle où le niveau est digne d’un 5€ sur Winamax quand arrive le fameux coup sur lequel je bust du tournoi :

J’ai 170k aux blinds 2000/4000/50.

Un joueur qui l’orbite d’avant a raise/fold JJ contre un short qui avait 12bb (alors que le mec avait 90bb) relance UTG à 9k (avec 300k de stack. Je découvre au bouton, j’hésite à flat mais je me dis qu’il y a une tonne de value à prendre contre ce type de joueur. Je fais 21k. Il paye assez vite.

Sur le flop , je me sens plutôt nutsé et je veux le faire payer tous ses Ax (AQ/AJ/AT), je fais 21k, un peu moins de la moitié du pot, sachant que ce genre de sizing égal au sizing preflop a tendance à induire les livetards à faire des erreurs.

Bref, il annonce « call » très vite. La turn est un , carte inoffensive s’il en est vu que les A9/A2/A6 sont « à priori » à exclure de sa range.

Il y a quelques temps, j’aurais peut-être check-back pour payer anybet river et contrôler la taille du pot, mais bon, y a mass-value ici contre ce profil très CS. Je fais un deuxième barrel à 35k et il annonce « tapis » assez rapidement.

Je presque-snap sachant que les deux mains dont j’ai peur, honnêtement, sont AA (même s’il m’aurait sans doute 4-bet hyper cher vu le profil) et 99.

Je retourne ma main plutôt rassuré mais je découvre son fabuleux .

Je vois la river tomber et je sais que je viens de quitter le tournoi contre un mec qui va probablement tout dégueuler dans dix minutes. Un peu amer, j’avoue, après avoir grindé sans showdown quasi sur ce Jour 2, je lui lâche un petit « bien joué » qui veut tout dire et je me casse, dégoûté et complètement vidé de sortir maintenant alors que je me sentais en totale confiance.

@ My Poker Squad

Je retrouve rapidement mes esprits en me disant que c’est pas si grave de buster d’un tournoi de poker mais bon, vu que je n’en fais pas tous les quatre matins, ça fait quand même un peu mal de sortir de cette manière.

Après une petite vodka redbull avec les deux blondes de la Team Partouche Margaux Ponnelle et Ondine Monnanteuil histoire de se requinquer (non, non, Margaux ne me déteste pas à cause de ma chronique !!), je décide de prendre ma revanche et de m’inscrire sur le Side à 300€ qui commence le samedi soir au lieu d’aller faire la fête avec les potes lyonnais. C’est tellement peu souvent que je joue en live qu’il serait quand même dommage ne pas prendre part à cette petite sauterie à 15k jetons qui s’annonce, d’autant qu’un stakeur m’a gentiment pris 50% (Merci à toi qui te reconnaîtra).

Bon, je ne vais pas épiloguer sur ce tournoi, en gros, j’ai monté un gros stack lors du Jour 1 en jouant un peu comme un degen (ce qui m’arrive plutôt rarement mais les tables étaient tellement belles …) pour finir à 50k puis j’ai tout dilapidé le lendemain dès les premiers niveaux pour conclure en beauté sur un flip perdu à une trentaine de places de la bulle.

Encore une fois, la sensation frustrante d’avoir accompli un beau tournoi mais d’avoir deep run pour rien.

Me restait plus qu’à soutenir Steven « Veunstyle » Liardeaux, le dernier couvreur en course dans le Side (qui finira ITM pour quelques euros) et le gamin Quentin « 2balla2lose » Lecomte sur le Main Event (12ème pour 2 600€) avec lequel j’avais eu la bonne idée de swapper en début de Jour 2.

Merci à My Poker Squad pour cette belle expérience et à mes stakeurs (plus particulièrement l’aventurier qui a mis toute sa bankroll – ou presque – pour m’aider à jouer ce tournoi). Un grand merci également à tout le staff Partouche (Maxime, Jean-Jacques, Zaton, Benoît, Aurélien…) pour l’accueil sur ce PPD. Même si les couvreurs n’ont pas vraiment brillé, ils reviendront plus fort sur un nouvel event … très bientôt.

Le coverage de My Poker Squad, par Alex et Cyril

Le coverage de Club Poker, par Npyu-System

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