Flashback #1 – La découverte (avril 2006)

26 février 2010 at 21:20 (Flashback)

Au mois d’avril 2006, alors que mes ambitions de réalisateur se heurtent à la bulle des commissions d’attributions d’aides, cette étape où l’on passe si près du premier tour de manivelle qu’on a du mal à s’en remettre, j’emménage dans mon nouvel appartement, sortant enfin de mon 9m2 pour m’installer avec ma copine. Les cartons pas encore ouverts, je commence une nouvelle vie, une vie à deux, que j’appréhende avec délice depuis quelques mois. Le lit n’étant pas encore là, j’y habite tout seul. Le seul objet déballé, c’est mon ordinateur, un petit eMac que j’avais acheté trois ans plus tôt pour faire du montage. J’avais également sorti la télé, que j’allume machinalement pour tromper l’ennui. A ma grande surprise, je découvre que nous sommes reliés au câble. Bonne surprise, notre immeuble nous offre une dizaine de chaînes supplémentaires.

En zappant, affalé dans mon canapé de fortune, je tombe par hasard sur une émission curieuse sur Eurosport. On nous montre des gens qui jouent aux cartes. Deux cartes s’affichent à l’écran, des pourcentages, des logos de sites… Les joueurs portent des lunettes de soleil, n’ont pas l’air de crever de faim et s’échangent des fortunes. Le programme s’appelle EUROPEAN POKER TOUR. Je découvre bouche bée ce spectacle surprenant. Je connais ce jeu. Brelan, Quinte, Full, on dirait du Poker mais avec des règles différentes. Les joueurs de poker sont donc devenus des sportifs ? Je vérifie, je suis bien sur EUROSPORT. En écoutant les commentaires, je me rend compte assez vite que je suis passé à côté de ce jeu qui commence à émerger en France, assez pour qu’on tourne des émissions de télé.

Souhaitant combler mon retard et l’ordinateur n’étant pas très loin, je tape « Poker » sur Google et tombe vite sur le site de Yahoo « Jeux » où on propose de jouer en ligne. Je ne suis pas réellement un adepte du jeu en ligne. A vrai dire, j’ai jamais joué en ligne contre quelqu’un malgré le fait que je sois déjà un joueur invétéré. Quoiqu’il en soit, je crée mon compte Yahoo et me voilà assis à une table virtuelle à miser contre d’autres joueurs. Curieusement, la partie ne semble pas la même qu’à la télévision. On ressentait une sorte d’adrénaline dans les « All-ins » des joueurs, mais là, rien de tel. On trouve bien un bouton relancer, mais seulement pour doubler la mise précédente. Je joue quelques minutes pendant lesquelles je trouve le jeu ennuyeux. Cette variante du Poker, jouée en limite fixe, ne semble pas induire beaucoup d’action. Mais je retrouve des automatismes de joueur.

Car, dans ma jeunesse, j’ai été joueur de Poker. Enfin, le temps d’un voyage scolaire en Allemagne où les allemands m’ont appris que ce jeu n’existait pas sans argent. On misait alors des Pfennings (les centimes allemands) et jouait au Poker fermé à cinq cartes. J’avais sans doute un don pour les cartes, étant déjà féru de belote et de tarot, et je suis revenu de ce voyage scolaire avec plus d’argent qu’à l’aller, à la grande surprise de mes parents à qui je ramenais des cadeaux du pays. Je n’ai pas trop évoqué la raison de cet enrichissement soudain. Sans doute ont-ils pensé que j’avais volé la tirelire des parents de mon correspondant. Dans ma famille, on n’est pas forcément très joueur. Le jeu est toujours associé au danger, on m’a d’ailleurs bien mis en garde à ce moment-là, avec l’évocation terrorisante du film « Et au milieu coule une rivière », où Brad Pitt se fait assassiner à cause d’une dette de jeu. Après tout, tant pis, je ne suis pas dans un tripot de la Nouvelle-Orléans, je suis à Montreuil, bien au chaud derrière mon ordinateur, et je découvre pour la première fois le plaisir du Poker Online.

En cherchant un peu plus, je découvre que certains sites sont totalement dédiés au Poker et je décide de m’y inscrire. Ce sera Pokerroom, le seul qui fonctionne sur Mac. Je découvre avec surprise le nombre de joueurs connectés, tous ces gens qui jouent simultanément à un jeu dont je ne soupçonnais même pas l’existence quelques heures plus tôt. Je crée donc un compte, où l’on m’assure que je jouerais de toutes façons sans argent. Ma carte bancaire bien au chaud, je sais que je ne risque rien, seulement d’aimer follement ça. Il suffit de trouver un pseudo et je pourrais ouvrir une table pour jouer mes 1000 dollars d’argent fictif, de « play money ». J’en choisis un. Ce sera « Invisibleue », du nom de mon dernier court-métrage. Pas un pseudo qui fait frémir d’avance, mais bon, pas le temps de chercher le nom idéal, je veux jouer !!

Même si je ne suis pas instantanément attiré par les tables de Real Money, je les remarque très vite, ne serait-ce que pour ne pas me tromper de table. J’arrive à une table 5/10 No Limit Hold’em où je mets mes 1000$ fictifs. J’ai la position du gros au cigare sur la table, un vague air de famille avec Tony Soprano, dont je suis les aventures depuis quelques années déjà. La table n’est pas spécialement classe mais elle donne envie de jouer. Mes adversaires, puisqu’il s’agit bien de cela, sont représentés par des avatars tous plus ridicules les uns que les autres. Une grand-mère qui tient fermement son sac à main plein de billes, le jeune qui porte son sweat-shirt à capuche (tiens, lui je l’ai vu sur Eurosport !), la blonde bien foutue qui use de son charme pour gagner.

Je reçois mes premières cartes. J’appréhende un peu, j’ai mal au ventre comme s’il s’agissait d’une partie risquée. J’ai le stress qui monte, presque déjà besoin de ma drogue quotidienne, le Spasfon. . En fait, je n’ai rien lu sur le jeu. Je me dis, ça doit pas être si mal, après tout. Bien sûr, ça doit être mieux de posséder une paire en main, mais je sais que la suite et la couleur rapportent beaucoup. Je clique sur call, puisque l’on me précise que je mets la mise qu’on demande, à savoir 10$. La plupart des autres joueurs paient aussi la mise, mais deux d’entre eux déclinent l’invitation. Naïvement, je me  demande pourquoi. « Ils sont bêtes, pourquoi ils ne payent pas les 10$ qu’on leur demande. Après tout, on a que deux cartes pour l’instant, on en aura 7 au final » trois cartes apparaissent au milieu de la table. . J’espérais voir apparaître des clones de mes cartes, on peut dire que c’était raté mais je remarquais vite qu’une dame me permettrait d’obtenir une suite. Un joueur checke, le suivant mise 200 et un autre joueur relance à tapis. C’est à moi de jouer. De décider. Pas vraiment le temps d’analyser, la barre de temps défile, je n’ai que 20 secondes de réflexion. Après tout, c’est de l’argent virtuel. Si je perds, je devrais pouvoir recommencer. Et puis, si la dame vient, je suis sûr de gagner. Je décide de tenter le tout pour le tout et je paye. On est quatre à tapis. La arrive sur la cinquième carte, je pousse un petit  cri de joie avant de découvrir que les jetons se dirigent vers la belle blonde. Elle possédait et a donc fait une suite meilleure que moi. Bon, je suis un peu nul, j’avoue.

Je ne sais même pas si j’ai le droit de reprendre de l’argent fictif. Je pense que oui, tout de même. Ce serait un peu dommage, sinon. Je constate qu’on peut recharger son argent une nouvelle fois, mais désormais, je suis fermement décidé à ne plus perdre. J’ai toujours été un gagneur. J’aimais répéter à mes grands-parents que certes je suis mauvais perdant mais bon gagnant. Je prends place à nouveau sur une table de cash game en argent fictif, mais cette fois décidé à gagner. En même temps, je n’ai aucune méthode. Je me dis seulement que je dois estimer mes chances de victoire en découvrant les trois cartes au milieu. Lorsque je me suis retrouvé all-in, j’ai vu que les pourcentages de victoire s’étaient affichés. Je ne connais rien de ces pourcentages, mais ils m’ont clairement indiqué que je n’étais pas favori pour gagner le coup. Désormais, je vais essayer de mettre mon argent en étant le favori.

J’arrive à la table, maintenant, je suis un black. J’observe un peu les autres joueurs, je découvre le bouton Fold, lorsque j’estime que mes cartes sont pas terribles. Après tout, faut quand même mettre beaucoup de jetons pour suivre certaines relances. Je cherche des cartes au-dessus du 10 et des paires. Ca me réussit plutôt mieux. En deux ou trois coups, je passe à 4500. Je me sens tout puissant. Après tout, je viens de transformer 1000$ en 4500. C’est fictif, et alors ? Je joue encore quelques minutes, ce jeu commence à me plaire, je m’amuse à deviner ce que les autres peuvent avoir. Cette variante du poker que je découvre me semble éminemment plus passionnante que le poker de papa auquel je jouais étant jeune.

Par le petite fenêtre du chat, j’exerce mon anglais pour découvrir si les autres joueurs ont déjà joué de l’argent. Après tout, l’image que tout le monde a du poker est que c’est un jeu d’argent. Globalement, je n’y ai même jamais joué sans argent. Mais alors, qu’est-ce que je fais alors là à miser, relancer, faire tapis, si aucun euro n’est en jeu ? Comment peut-on s’amuser sans réels enjeux ? Je suis conscient des risques. Après tout, on n’a jamais cessé de me mettre en garde, mais les sites de jeu en ligne sont forts pour vous inciter à faire votre premier dépôt. Je me tâte environ une minute trente avant de sortir ma carte bancaire et de déposer sur le site. C’était très simple de déposer. je me doutais que ça devait être plus compliqué dans l’autre sens. Mais pour l’instant, je voulais juste jouer de l’argent. En perdre, en gagner, c’était une autre histoire, qui commençait à peine, mais j’étais bien décidé à partir au combat !

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Cash Live at Buvard

23 février 2010 at 15:36 (Compte-Rendus)

De retour dans ma ville natale, j’en profite pour revoir un vieux pote à moi, avec qui je jouais au tennis pendant mon enfance. Et rien de tel qu’une table de Poker pour des retrouvailles ! Je me retrouve donc dans la vieille ville dans laquelle je venais frapper la petite balle jaune quand j’avais 15 ans pour y disputer une partie de cash game endiablée en NL20 dans un petit bar. Ce n’est que ma troisième expérience de cash game live. Je ne sais pas trop comment aborder cette « session ». En soi, 20 euros ne représente pas grand chose pour ma bankroll mais les perdre me semblerait honteux, d’autant que mon pote m’a prévenu du niveau extrêmement faible de la partie.

Je m’aperçois très vite qu’il ne m’a pas trompé sur la marchandise. Le bar devrait changer de nom lors de ces parties de Poker en après-midi pour s’appeler l’aquarium tant l’endroit regorge de fishs. Je me rends compte avec étonnement que beaucoup de gens jouent uniquement pour le plaisir, voire pour le plaisir de perdre. J’avoue ne pas vraiment comprendre mais bon, ça me va. La difficulté de ce type de parties est de trouver la stratégie à adopter contre ce type de joueurs. Connaissent-ils les standards de relance du net ? Vont-ils caller quelque soit le montant ? Doit-on les pousser à tapis avec des mains borderline ?

La première main que je reçois me fait déjà trembler. Je raise 3BB et n’obtiens que deux payeurs. Ouf ! Je m’attendais à voir toute la table participer, mais peut-être ne veulent-ils pas trop s’engager sur la première main de la partie ? Quoiqu’il en soit, je découvre un superbe flop et effectue mon c-bet. Fold fold. Bon, ok, je prends.

Quelques mains plus tard, alors que j’ai déjà vu des coups étranges, je reçois en BB. Trois limpeurs rentrent dans le coup et j’en profite pour checker. Flop . Bingo. Je me dis qu’il faut que je tire beaucoup de value de ma main et qu’avec ces joueurs, ce sera facile. Je donk-bet à 1. C’est payé. Turn . Dommage pour ma main, mais je peux tout de même continuer à value. Je mets 3,5. Encore payé. Bon, il a peut-être la quinte, mais je dois continuer à value car ce joueur ne mise jamais tout seul. River brique et je met 10 euros. Il paye. On partage, il avait et a également fait la quinte, mais à la turn. Un peu déçu, je repars au combat.

Arrive alors mon premier coup malheureux, que je joue contre celui que mon pote m’a présenté comme le super fish, celui qu’on attend en vain sur toutes nos tables, qui va caller jusqu’au bout avec bottom pair, tenter tous ses tirages, envoyer du très lourd avec les nuts. Mais je mets fin au suspense tout de suite. Je vais perdre le coup. Un mec en MP raise à 0,4 payé par SuperFish au cut-off et donc par moi au bouton avec . Flop . Flop pas si mal mais avec quatre joueurs dans le coup, je vais jouer la prudence, d’autant que le MP bet 2. SuperFish call 2, et c’est là, où je fais peut-être une erreur en callant juste. En fait, je me vois pas si bien avec cette dame, notamment par rapport au raiseur initial, qui semble assez décidé à aller jusqu’au bout. Donc, je call juste, préférant aviser sur la turn. Turn magique, le . Le raiseur initial bet 5, et là ça se corse car notre SuperFish raise à 15. Autant dire que je joue mon tapis là. Le raiseur initial montre des signes d’énervement, j’en conclus qu’il va probablement se coucher, et même si l’espace d’un moment, je pense à la quinte, je pense que je ne peux pas folder cette Double Paire contre lui. Donc, je fais tapis pour 16 et des brouettes et il me paye avec un grand sourire en demandant combien il va gagner sur le coup. J’en conclus qu’il a la quinte et m’avoue vaincu, bien dégoûté. Pas de full miraculeux à la river et me voilà donc en train de recaver. Ok, je suis le requin de la table, enfin, je le crois, et me voilà soulagé de 20 euros. Ca commence mal.

Je reçois alors quelques mains plus tard UTG+1. UTG call, je relance à 1,20. Nemangly (un fish anglais venu craquer ses 100 euros sans comprendre pourquoi) me suit. Seul caller. Flop . J’attaque à 3. Call. Of course, sir. Turn Je bet 10 il folde. J’aurais du le laisser bluffer je pense, il a montré tellement de jeux faibles que je me suis dit qu’il suivrait n’importe quelle relance. Il devait vraisemblablement avoir une poubelle là.

Un peu plus tard, je reçois et décide de le jouer après deux ou trois limpers. j’opte également pour un limp ne souhaitant pas faire grossir le pot contre des fous furieux. Flop . Hors position, je fais 0,6 dans 1. Call par un joueur qui sait à peu près ce qu’il fait. Turn , je bet 1, 20, il call. River . Ne sachant plus trop quoi faire, je checke. Mauvaise idée puisqu’il bet 5. J’hésite longtemps, me demandant ce que je bat, et comme c’est un joueur plutôt sérieux, j’en viens à la conclusion que je suis battu. Je folde, un peu à regrets.

S’ensuit un coup un peu étrange contre le même joueur. Quatre limpeurs puis la BB décide de calmer tout le monde en mettant 1,20. Les quatre payent, et moi également avec . Flop . Pas si mal, mais encore un coup dur à jouer à mon avis. La BB checke, le bon joueur met 2. Je paye, ne sachant pas du tout sur quoi le mettre. Turn . Là, il bet 5, et comme il n’a pas beaucoup plus, je décide de le mettre à tapis, me voyant largement devant tout de même. Il me paye, presque mourant, avec (slowroll ?). Je montre piteusement ma main, et prie pour un split, qui arrive heureusement avec le à la river. Je m’excuse mais bon, c’est le digne retour du premier coup avec la quinte floppée qui se transforme en split.

J’essaie de rentrer dans quelques coups pas cher, mais j’ai du mal joué avec ces joueurs qui font un peu n’importe quoi. Ca s’envoie en l’air avec bottom pair ou gutshot. Assez flippant, je tente de voir un flop avec mais est tout de suite stoppé par mon pote qui met 2,5. Trois payeurs, et je fold. Flop . Turn . Et bien sûr, ça s’emballe avec des jeux ridicules jusqu’à atteindre un pot de 100 euros !! J’ai appris depuis bien longtemps à ne pas regretter de fold preflop, mais là, je suis un peu dégoûté par la tournure de la main. La décision aurait été difficile au flop, parce qu’un mec a bet 8 euros avec tirage flush. Qu’aurais-je fait ? Call avec 25 derrière ? Moyen. Shove ? Bien risqué. Bon, je me suis épargné un sacré mal de tête.

Le dernier coup que j’ai joué sera sans doute celui où je me pose le plus de questions quand à ma manière de m’adapter au jeu de mes adversaires. J’ai joué cette main comme je l’aurais joué en NL100 sur le net, mais après coup, j’aurais du reconsidérer la situation. J’ai au cut-off et raise à 0,8. Payé par Nemangly en BB. Flop .  Il donk-bet 1,5. Je me contente de payer. Turn . Il checke, je bet 2,5. Il me paye. River , et là, il reprend les commandes en misant 5. Là, la vraie question, c’est est-ce que je peux raise ? Clairement j’ai du mal à évaluer la main de ce joueur, parce qu’il peut très bien avoir un 7 mais également la quinte. Donc, je décide de juste call avec mon brelan. Il abat pour un bluff bien pourri. Bon, je n’aurais sans doute pas pu extraire de l’argent en plus, mais je regrettais quand même bien de ne pas avoir oser m’engager.

Globalement, cette partie de cash game où je repars avec 40, donc, juste remboursé, me laisse un goût amer. Je n’ai pas vraiment fait d’erreurs énormes, hormis peut-être avec mon QJ sur J54J, mais j’ai surtout eu du mal à remettre en question mon jeu tight-agressif du net et à adopter une stratégie gagnante à Fishland.

Le poker est pourtant un jeu où il faut savoir s’adapter, un peu comme le cinéma, finalement.

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Cinéma 2 – 1 Poker

18 février 2010 at 15:29 (Le Match)

Et voici le retour du match !!

Après une très longue mi-temps qui m’a vu réaliser un film – bon juste un court-métrage, mais une mi-temps laisse rarement le temps de faire un long, à part peut-être pendant le superbowl – me voici donc à une période charnière où il semblerait que le Cinéma prenne l’avantage. Les projets se multiplient, sous diverses formes, mon court-métrage « En bas de l’échelle » est en cours de mixage, et en attente d’une éventuelle aide à la post-production. Un nouveau projet de court-métrage sur le feu, dont le tournage est prévu en mai, une série qui est en réécriture avec une boite de prod, et last but not least un projet sur le Poker.
Enfin, le Cinéma et le Poker vont se rejoindre l’espace d’un instant. A l’ordre du jour, un projet de vidéos sur le Poker, que je vais sans doute réaliser avec mon pote Elie très bientôt. En attendant le grand projet Cinéma sur le Poker qui viendra bien un jour.

Pour l’instant, depuis ce début d’année, concernant le Poker, c’est le gros bad run. Je n’arrive plus à gagner, plus à faire des sessions largement gagnantes. par contre, j’arrive bien à perdre deux ou trois caves, et même à tilter de façon incompréhensible (ce qui ne m’arrive pourtant pas d’habitude). En essayant d’analyser les raisons de cet insuccès aux tables online, je constate d’abord que mon jeu s’est affaibli, que je prend souvent des mauvaises décisions, et même si le facteur mal(chance) est important, il ne saurait expliquer cette courbe qui ne fait que descendre. Janvier avait été l’avertissement, avec un mois gagnant mais tout juste (1,5bb/100), heureusement compensé par le rakeback, le mois de février confirme ma mauvaise forme. Je pense que je joue trop sans en avoir l’envie. Il est clair que j’ai perdu la motivation pendant ce mois. Il me semblait que je battais largement cette limite de NL100 mais je suis trop peureux pour me lancer vraiment en NL200 (bien que j’en ai la bankroll) alors je joue pour générer du rakeback, je joue pour rester à l’équilibre, et plus vraiment pour gagner. Et surtout, je ne prends plus de plaisir en jouant. Je crois que ça coïncide avec mon retour au travail, à l’écriture, à la préparation de projets, à l’espoir de réaliser.

Le Poker et le Cinéma sont incompatibles, parfois.

Et si je devais, comme Ewan McGregor dans Trainspotting, choisir ?

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La Main de la Semaine #1

9 février 2010 at 14:47 (Main de la Semaine)

Bonjour à tous.

Je ne suis pas vraiment un « posteur de mains », mais je vais essayer d’en poster quelques-unes sur lesquelles je m’interroge, ou qui peuvent présenter un quelconque intérêt. Celle-ci s’est déroulée pendant une session qui se passait plutôt bien, j’avais d’ailleurs 4 fois la cave de départ sur cette table. C’est d’ailleurs pour ça que la situation m’a semblé compliqué. Etant à la base un joueur de tournoi, j’ai gardé l’habitude de protéger mon stack. Peut-être est-cela qui m’a empêché de bien jouer ce coup et accessoirement de doubler mon tapis !!

***** History for hand  *****
Start hand: Fri Feb 5 02:08:21 GMT+0100 2010
Table: Bo [22512393] (NO_LIMIT TEXAS_HOLDEM $0.50/$1, Real money)
User: Hero
Button: seat 5
Players in round: 5
Seat 6: Schnuedel_05 ($98.50)
Seat 8: OMGHansLanda ($112.65)
Seat 1: Hero ($407.55)
Seat 3: stonedgolem ($203.10)
Seat 5: rolanudin ($369.95)
Schnuedel_05 posts small blind ($0.50)
OMGHansLanda posts big blind ($1)

Dealing pocket cards
Dealing to Hero :
Hero raises $3 to $3
stonedgolem calls $3
rolanudin calls $3
Schnuedel_05 calls $2.50
OMGHansLanda calls $2
— Dealing flop
Schnuedel_05 checks
OMGHansLanda bets $10
Hero calls $10
stonedgolem folds
rolanudin calls $10
Schnuedel_05 folds
— Dealing turn
OMGHansLanda bets $30
Hero calls $30
rolanudin raises $100 to $100
OMGHansLanda calls $69.65 [all in]
Hero folds
— Dealing river
Summary:
Main pot: $274.30 won by rolanudin ($271.30)
Seat 6: Schnuedel_05 ($95.50), net: -$3
Seat 8: OMGHansLanda ($0), net: -$112.65, [Qd, 9d] (FLUSH QUEEN)
Seat 1: Hero ($364.55), net: -$43
Seat 3: stonedgolem ($200.10), net: -$3
Seat 5: rolanudin ($528.60), net: +$158.65, [7d, Ad] (FLUSH ACE)
***** End of hand R5-22512393-512 *****

N’hésitez pas à me laisser vos commentaires sur cette main. Je suis bien conscient d’avoir commis plusieurs erreurs, mais j’ai des circonstances atténuantes. Enfin, j’espère !!

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FKPT 5 février

7 février 2010 at 20:07 (Compte-Rendus)

Previously on FKPT

Quinze jours plus tôt, Nicolas gagnait son deuxième tournoi de suite, en écrasant totalement la partie. Sa vie n’a pas changé pour autant, même s’il a pu « vivre du poker » pendant le reste du mois. Mais aujourd’hui, un peu fauché, il a besoin d’une nouvelle victoire. Seulement, de sérieux concurrents n’ont pas accepté cette nette domination et sont aujourd’hui fermement décidés à mettre fin à ce rush improbable !

Episode 10 : la revanche de Guillaume

Il y a seulement quinze jours, Frédéric nous accueillait pour jouer jusqu’au bout de la nuit. Notre hôte allait-il cette fois remporter une première victoire ? Guillaume allait-il enfin élargir son jeu ? Victor allait-il encore infligé un bad beat à un célèbre joueur de badminton ? Axelle pouvait-elle rééditer son exploit ? Tyler allait-il nous gratifier d’un de ses fameux tours de magie ? Nicolas pouvait-il rééditer l’exploit ?

Pour ma deuxième participation à tournoi très bien organisé et vraiment sympathique, je suis déterminé à ne pas sauter à la bulle. Quoi de plus frustrant que de terminer aux portes des places payées après plus de cinq heures de jeu ? C’est pourtant une sensation que je connais bien, vu que pendant ma grosse période de MTT online, ça m’arrivait malheureusement souvent.
J’arrive à l’heure au tournoi, et aide un peu Guillaume à faire les caves. J’aurais bien aimé qu’on rediscute un peu la structure, parce que sachant que d’habitude je dispute des tournois deepstack, c’est assez frustrant de devoir bouger très vite lorsque l’on joue en live entre amis. 3000 jetons, round de 20 minutes, Rebuy/Add-on, blindes 25/25 pour commencer. Disons qu’on a intérêt à voir des cartes dans les trois premiers niveaux.

Malheureusement pour moi, les cartes étaient absentes, je devais me contenter de mains moyennes, genre Q8, KT, A2. Je rentre dans quelques coups preflop mais abandonne à chaque fois sur des flops pas très favorables. Je descends vite à 4800 (après avoir repris une recave dès le début) et arrive le premier vrai coup que je joue. Je suis au BTN avec KJs en main. je relance 450 sur 75/150. Seule Axelle paye en BB. Je me suis déjà pas mal frotté à elle la dernière fois, je sais que ce n’est pas facile de lui faire folder une main. J’espère toucher, clairement. Le flop arrive : A83 avec un trèfle, et elle donk-bet 150 dans un pot de 975. J’hésite à relancer, mais je ne veux pas spécialement m’engager dans ce coup borderline. Je paye, espérant un petit peu d’aide ou un trèfle qui ferait rentrer un flush draw. La turn est le 5 de carreau. Axelle checke. Là, encore j’hésite à attaquer et me ravise. Je pense qu’elle va me payer avec tous ses as, toutes les paires donc je serais quasiment obligé d’engager mon tapis à la river si je veux espérer arracher le coup. Considérant posséder un edge sur cette table, je me dis qu’il y aura sans doute d’autres opportunités de prendre des pots. Je checke également. La river est un J et Axelle pousse instantanément son tapis. Action hyper étrange. Je crois que je paierais contre n’importe qui mais là, j’hésite vraiment, j’ai touché mon J, mais je ne suis vraiment pas rassuré. Cet overbet énorme indique une seule chose pour moi, elle est énorme. Je la mets précisément sur une seule main : JJ. Je finis par folder, convaincu que de toute façon, je bats pas non plus un as. Axelle me révèlera avoir cette main, confirmant mon read. Un peu soulagé mais avec un tapis bien amputé, j’aborde la deuxième partie du tournoi, qui se joue maintenant en freezout. En reconsidérant la situation quelques minutes plus tard, je pense que j’aurais du payer, car c’était un tournoi avec recave, mais bon, j’ai voulu économiser un peu.

Après avoir pris un add-on plus que nécessaire, je me retrouve donc encore en difficulté car les blindes augmentent maintenant violemment. Je passe quelques mains puis voit ma meilleur main depuis un bout de temps, QJ suited. Je relance à 750 sur les blindes 150/300. Payé uniquement par la BB, Nico, alias Zikos35, qui a rapidement monté un gros tapis grâce à de belles livraisons. Flop A35. Il checke, je c-bet à 1000.  (mon stack est à 8K à peu près). Il hésite une plombe puis finit par caller. J’arrive vraiment pas à lire avec quoi il fait ça. Turn 4. Là, j’avance 2500, mais je me rends pas compte que ce n’était pas à moi de parler. Je reprends mes 2500 et c’est à lui de parler. Là, clairement, s’il bet, il a du lourd. En tout cas, c’est la réflexion que je me fais là. S’il checke, je suis fermement décidé à bluffer le coup jusqu’au bout. Heureusement pour moi, il bet 4000 ce qui me donne une réelle information sur sa main (soit un as soit le 2 pour la quinte, ou même A2s) et de toute façon qui ne me laisse aucune marge de manoeuvre pour tenter un éventuel bluff. Je folde. Encore un coup dur pour mon tapis, qui oscille dans les 6K.

Je vole plusieurs blindes, toujours sur Eric, alias Cowboy Eric, qui se laisse faire en rechignant à chaque fois. Mais rassure toi Eric, j’avais quand même des mains, K9, JTs et Q9. J’étais obligé de shove, vu la taille de mon stack. Puis arrive mon dernier coup, je suis BB à 800 et découvre ATh. « Action Dan » raise ma blinde à 2K au BTN, j’ai 7K et je shove, le voyant en plein vol, même si j’ai un léger doute parce qu’il a joué tout de même très tight. Enfin, mon move est logique, j’avais moins de 10 blindes. Il me paye avec AA et c’en est fini pour moi.

La suite voit le regroupement des deux tables pour constituer la table finale à neuf joueurs. Encore en course, le maître de maison, trônant avec un tapis confortable. Sa fille, Flora. Guillaume la serrure, Action Dan, Cécile très short stack, Zikos35 encore plus short stack, Axelle, Dexter David, un petit jeune issu du net, et Cowboy Eric, disposant d’un tapis confortable (après avoir doublé avec AA contre KQ chez Florence).
Et devinez quoi ? Aucune trace de « Nico la flambe » à la TF ! Il semble qu’il ait été victime de son agressivité légendaire en se faisant contrer par des adversaires qui l’attendaient au tournant, bien embusqués.
Le rythme de la TF est dicté par les rencontres inévitables de fin de tournoi. TT vs AK, AJ vs 88 … La structure est ainsi faite qu’elle laisse peu de place au jeu post-flop. La moyenne devait être à 10BB à ce moment-là, alors on a bientôt vu les sorties de tous les survivors. Zikos35 et Cécile, puis ce fut le tour de Action Dan, perdant avec AK contre TT chez Guillaume. Et puis, ce fut une affaire de famille, avec la sortie de Frédéric, victime d’Axelle, sur un coup un peu étrange. J6 vs QJ sur un flop J55 où Fred pushe son tapis à la river mais Axelle ne se démonte pas et call avec sa top pair. Puis, c’est Flora qui nous quitte, ayant dépassé depuis longtemps la permission de minuit à force de bonnes décisions et de maîtrise du jeu (une future Jennifer Harman, peut-être !).

Puis arrive le moment tant redouté de la bulle, l’instant où tout bascule, où tu rentres bredouille ou non. Et cette fois, après de multiples renversements de situations, et de bad beats successifs, c’est finalement Cowboy Eric qui rend les armes avec A9 et laisse les trois heureux survivants rêver du titre du FKPT !
Axelle éprouve quelques difficultés à s’adapter au jeu à trois, sensiblement moins expérimentée que ses deux compagnons de jeu, adeptes du jeu Online depuis déjà pas mal de temps, Guillaume la serrure et Dexter David ! Elle finit par payer le tapis de Guillaume et sort 3ème.

Le HU peut alors commencer, entre un gros chipleader et un short stack. La bataille va durer une trentaine de mains, dealées de main de maître par le MC de la soirée. Guillaume se fait petit à petit dominer par un adversaire agressif qui sait profiter de l’attitude (trop) tight de Guillaume. Après plusieurs coin flips, dont une confrontation mythique 33 vs A6, David sortira vainqueur de ce duel, laissant sans doute à Guillaume un léger sentiment d’amertume.

Bravo à tous pour ce tournoi, mention spécial à David, que je retrouverais sans doute bientôt sur les tables de Winamax (si bien sûr il arrive à croire que ce n’est pas truqué, et que les bad beats sont pour tout le monde !!)

et un grand merci à Fred de nous avoir accueilli chez lui pour gambler comme des fous dans une bonne ambiance toute la nuit. Le vin était bon, les cocktails encore plus, le tiramisu aussi… Le tournoi fut court, mais la soirée fut belle.

A bientôt pour un prochain épisode du FKPT !!

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Se faire un film ?

4 février 2010 at 01:47 (Compte-Rendus)

PREFLOP

Vendredi dernier, je reçois un texto d’un ami. On me propose un Poker live le lendemain à 15h. C’est un pote à moi qui me le propose. Il y a eu un désistement. On peut participer tous les deux. Pas trop d’info sur le tournoi, la structure, le tarif, mais je suis déjà allé dans cet endroit disputer une partie il y a quelques mois donc je n’ai pas trop d’inquiétudes. Pourtant, j’aurais peut-être dû me méfier. Le dernier tournoi organisé là-bas a lancé un débat houleux sur le forum ClubPoker par rapport aux manières discutables de l’organisateur, dont je tairais le nom (car je ne suis pas là pour le salir !)

J’arrive en avance, comme d’habitude, boissons et gâteaux sous le bras pour passer un bon moment chez quelqu’un qui, fièrement, dit qu’il « ne prend pas de rake ». Il me reçoit amicalement. Je suis le premier. C’est la deuxième fois que je viens. On joue dans une petite salle au sous-sol, pas très rassurant de prime abord, mais ça va, je ne serais pas seul. Les jetons sont prêts. Deepstack. Ca fait plaisir, on va pouvoir jouer, pas besoin de s’envoyer en l’air avec une poubelle tout de suite. Je suis assez confiant, même si aujourd’hui, je joue surtout en cash game, je pense que ces 4 mois de découvertes du jeu post-flop, turn et river m’ont permis d’améliorer mon jeu de tournois (surtout deepstack). Mais quid de l’adversité ? On va bien voir.

FLOP

La partie démarre très vite, chacun prend sa place, sauf le malheureux 9ème joueur, qui s’est désisté et s’attire les foudres de l’organisateur « Il reviendra jamais, lui ! Fini ! » Ok, si tu veux.

On s’acquitte du buy-in. 50 euros. Beaucoup pour une partie entre potes, mais en même temps, sommes-nous des potes ? Je les connais pas ces fishs, hormis mon pote de cinéma qui va sans doute me faire des misères. Donc, je suis là pour prendre les sous, et pour me faire plaisir !!
J’adopte un style de jeu très tight dès le début de la partie. 15000 jetons. Blindes 25-50 pour des rounds de 30′. On a la temps. Ne pas s’enflammer, surtout !
Comme je le pressentais, mon premier gros coup va être joué contre mon pote. Je raise 150 avec 99 au HJ. BOBBY (c’est pas son vrai non, vous m’aurez compris !) me paye au BTN. Les blindes foldent. Le flop tombe, Q92 avec deux coeurs. Pas si mal, hehe !! Je c-bet 300 dans un pot de 375, il me raise aussitôt à 900. Merde, à ce moment-là, je me dis juste que je veux pas sortir mon pote, ça me ferait chier, cinq minutes après le début de la partie. Je raise à 2700, histoire de bien lui faire comprendre que je suis armé (j’aurais peut-être just call contre n’importe qui d’autre). Malheureusement pour moi, ou heureusement finalement, il me paye. Bon, là j’avoue je suis pas rassuré si un coeur sort. Turn Q. Une belle carte pour moi. je checke, espérant un petit bet de sa part, mais il check behind. River brique qui ne fait pas rentrer la couleur. Là, je me dis que je vais avoir du mal à me faire payer. Je tente un value bet à 5000, un peu gros, sachant qu’il est sans doute sur un tirage raté. Il folde assez vite, et me révèlera plus tard avoir eu AJ (à coeur).
Le tournoi commence bien pour moi. Je ne vais jouer que des petits pots en me servant souvent de mon image de grosse serrure, pour me maintenir à flot entre 15K et 20K.

Bientôt, on tient un premier sortant, et pas des moindres puisque c’est l’organisateur himself ! Là, je me dis dans ma tête, il va nous virer de chez lui, dégoûté. Pour le plaisir, le coup tel que je m’en souviens. Un joueur qui est entré dans pas mal de coup relance à 300. ORGA relance en SB à 1250. Et là, tout s’emballe. le relanceur initial 4-bet à 5000. Confiant, l’ORGA avance son tapis (environ 13K), payé après une petite hésitation par AQ !!!! Le call est borderline, sans nul doute mais que dire de ce move de donkey après 30 minutes de tournoi, puisque la main avec laquelle il shove all-in n’est autre que … A9 !

Enfin, l’organisateur out, je m’attends au pire. Vu la réputation du mec, il va peut-être nous proposer de passer tout de suite aux blindes 300-600. A mon grand étonnement, il va finalement dealer pour nous (souvenez-vous de ça !). « Bonne idée », je me dis à ce moment-là ! « On pourra se concentrer sur le jeu ».

La suite du tournoi me permet un peu de cerner les personnalités en présence. On trouve au moins deux joueurs très faibles, typiquement des joueurs de live, qui rentrent dans beaucoup de coups en callant juste la blinde puis foldent très facilement sur une relance, un joueur honnête, sosie de Antoine Saout qui sautera sur un move discutable mais exécuté sur le LUCKY player du tournoi (celui qui a gagné le coup contre l’Organisateur) qui cette fois avait les cowboys en main. A 6 left, LUCKY dispose de quasiment la moitié des jetons. Mais il a travaillé chez Fedex avant, donc ça devrait aller !!

TURN

Arrive alors le coup qui va me propulser à sa hauteur. Sur des blindes à 200-400, je relance à 1300, payé une fois. Au tour de LUCKY de parler. Sûr de lui, il fait 8000. Je regarde à nouveau mes cartes. Cette fois, c’est moi qui ai KK en main. Ni une ni deux, je pousse mon tapis. Après tout, il va sans doute me payer avec AQ ou TT. Ca ne rate pas, il paye assez vite avec AQ et je gagne le coup pour passer à plus de 40K. Je passe chipleader et je sens que mon adversaire principal (en terme de jetons) va bientôt spew tout son stack.

Un des loose-passif meurt sur un coin-flip et on se retrouve bientôt à 4. Mon pote est toujours là, mais est officiellement le short stack de la table. Le seul joueur dont je n’ai pas parlé est l’un des meilleurs joueurs, à priori le seul qui comprenne le jeu, qui sait folder ses mains quand il faut, qui joue la position, et a plutôt des bons reads. Un adversaire dangereux, en somme. C’est finalement mon pote qui sort 4ème, sur un classique coin flip JJ vs AQ de LUCKY, qui a passé toute sa soirée à chatter, comme on dit.

Et c’est là que tournoi devient passionnant, ou désolant, attendez la suite …
Maintenant on est trois, deux gros tapis, et un shortstack. La première chose qui arrive sur le tapis (et non, ce ne sont pas les cartes ou les jetons !), c’est le Deal. En effet, affecté par la bulle de mon dernier tournoi live, j’accepte qu’on rembourse la troisième place. C’est toujours ça d’assuré, même si maintenant, je serais tout de même bien déçu de finir 3ème. Donc, la répartition des prix. 1er : 200€, 2ème : 150€, 3ème : 50€.
Les blindes sont encore raisonnables, 300-600 ou 400-800 je suis plus trop sûr. La route est encore longue pour gagner ce tournoi, enfin, c’est ce que je pense à ce moment-là.

RIVER
La main suivant le deal, ORGA distribue les cartes, lentement, fixant bien les cartes qu’il a distribuées et guettant la réaction des joueurs. Je suis BB, je retourne mes cartes, vérifie bien une deuxième fois. Oui, j’ai bien KK, une nouvelle fois. Le bon joueur relance à 2500 (il lui reste 15K derrière), et là, LUCKY fait tapis pour 50K. je ne réfléchis pas longtemps avant de dire CALL. On a des tapis équivalents. Donc, le bon joueur peut sortir du coup et espérer la deuxième place. Et là, l’organisateur, bouillonnant, demande à voir mes cartes, pour la première fois de la partie « je peux voir, vas-y montre ! » Moi, à ce moment, un petit éclair de lucidité me dit que j’aurais pas dû payer. Pourtant, contre ce type de joueur, c’est un CALL évident, j’en suis conscient, mais j’ai un mauvais feeling. Le BON JOUEUR finit par folder, trop content de gagner 100 euros sur ce coup.
Et là, je découvre la seule main que je ne voulais pas voir (et surtout que j’étais persuadé de ne pas voir) : AA !

Bien sûr, je m’en suis pris plein des confrontations comme celle-là sur le net, mais là, je sais pas trop l’expliquer, ça me fait vraiment mal. J’ai envie de vomir. Et là, le bon joueur retourne ses cartes, tout content de lui, et un peu surpris du coup, il avait QQ !!
Je me répète dans ma tête que je ne pouvais pas folder. J’encaisse le coup, dignement, mais je n’encaisse pas d’argent, je récupère juste mon petit billet de 50. Et tandis que les autres se marrent en disant que ça n’arrive que dans 0,1% des cas, et se gaussent sur l’énormité de la chose, je me dis au bout de quelques secondes que je viens de me faire arnaquer en beauté. Je n’accuse pas mais je me permet de douter sur cette dernière main. L’Organisateur voulait en finir, c’est clair maintenant, il disputait un autre tournoi juste après et devait être bien frustré d’avoir sauté si tôt. Il aurait pu trafiquer le jeu super facilement, en plus ils étaient deux à dealer, c’est encore plus facile avec un complice. Son attitude, l’envie d’en finir, sa réputation sur les forums, associées au fait que mon pote a pensé la même chose de cette dernière main « louche », me laisse un goût amer.

Je suis intimement persuadé qu’il a triché et voulu ainsi écourter le jeu, je ne dis pas qu’il a fait ça pour faire gagner untel ou untel, mais juste pour que ça finisse, en distribuant dans l’ordre (c’est plus facile à faire !) AA, KK et QQ.

Quoi de plus frustrant que de terminer de cette façon lorsque l’on a l’impression de jouer son meilleur Poker et d’avoir la structure pour développer son jeu. On m’y reprendra pas. Amusez-vous tous seuls avec vos Paulsons !

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